
En 2024, hommage à Jean-Marie Molle
Le peintre Jean-Marie Molle est né en 1947 et décédé en avril 2024 à l’âge de 77 ans.
C’était un chercheur : sur le plan artistique et sur le plan de son évolution psychique. C’est comme ça que je considère son itinéraire.Je connais mon ami Jean-Marie depuis la fin des années 60. Il était étudiant à l’académie de Mons où j’étais jeune professeur.
Il était enthousiaste, avec des points de vue bien tranchés.
Début des années 70, nous créons le groupe Maka, des professeurs peintres et un sculpteur, et trois étudiants en peinture : Charles Szymkowicz, Jacques Ransy et Jean-Marie Molle. Nous avions un point de vue à défendre : l’art figuratif orienté vers la représentation de l‘humain. Notre art expressionniste manifestait un sens assez dramatique, une tension plus ou moins intense suivant les tempéraments. Cela convenait bien à Jean-Marie qui était d’une nature hyper sensible.
Nous nous réunissions et nous prenions des décisions de manière démocratique. Cela amenait naturellement des discussions, des échanges, des partages et une amitié permanente. Nous suivons nos carrières respectives très attentivement depuis cinquante ans.
Je pense qu’à travers son art et les événements de sa vie, J-M a cherché une compréhension de lui-même en se mettant régulièrement en question. Par exemple, à ma grande surprise, lors de l’exposition collective de Mons à Sète, voilà qu’il montrait des dessins faits de petits traits rythmiques, sans aucune représentation figurative. Et comme je m’en étonnais, il m’a répondu : « Oui, c’est ce que je fais maintenant. » Un fameux saut de côté ! Une étape, une prise de conscience.
Jean-Marie a vigoureusement pris son destin en mains. Il aménage une maison à Tournai en travailleur manuel qu’il sait être aussi. Il place l’électricité, il restaure la toiture, il est même devenu couvreur à une époque. Il donne un cours de gravure à l’académie de Tournai. J’ai entendu un témoignage qui le décrit comme un excellent professeur d’une efficacité sans complaisance
Après Maka, nous nous sommes moins vus. Mais j’ai toujours été informé des grands changements dans sa vie. Il suit une psychanalyse. Il devient co-responsable d’un service dans un institut psychiatrique en France. Plus tard Il s’établit comme psychanalyste, à Bruxelles. Comme artiste il a expérimenté le dessin numérique avec une très belle exposition à Bruxelles. Et c’est sur l’ordinateur qu’il a créé les illustrations des nouvelles de notre vieil ami philosophe, Lorenzo Cecchi.
Il réaffirme la figuration en peinture dans le thème du couple fusionnel traité dans une rythmique colorée tourbillonnante. Il installera ces tableaux dans la chapelle des Telliers devenue la Galerie Thanks à Mons. Le lieu et son ambiance, le choix et la disposition sacralisée des œuvres ont produit une exposition très émouvante de haute tenue. Et il aborde enfin une forme essentielle dans ces silhouettes noires et brumeuses, qui suggèrent la présence humaine plus qu’elles ne la représentent. Il les nomme Nobody. Images austères, dépouillées, marquées par l’une ou l’autre touche colorée. Il les montre à Vaucelles, dans la galerie de José Hubert. Et au Bon Vouloir l’an passé déjà.
Toutes ces variations sont à mon sens les reflets parallèles de son évolution psychologique, spirituelle même et de la sérénité qu’il a atteinte. La phrase clé du manifeste de Maka était : « Maka est une langue vivante qui écrit l’homme en images. » Je postule que Jean-Marie a, au long de sa vie et de ses recherches plastiques et mentales, écrit avec passion l’homme en images et que cet homme, c’était lui.
Michel Jamsin mai 2024


Chers artistes et amis du Salon du Bon Vouloir, cette année la 117ème exposition sera accessible du dimanche 27 mars au 1 mai .
Vous êtes cordialement invités à l’inauguration le dimanche 27 mars à 11 heures


Il est midi et le salon du Bon Vouloir ouvre ses portes jusqu’au 18 avril, en accueillant pour cette 116 ème édition plus de cent participants pour un grand Cru 2021.
Le Salon 2021 vous attend. Réservez votre ticket d’entrée sur Visit Mons et précipitez vous vers un monde de Culture !
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Le mot du président
BON VOULOIR – 116ème SALON – 14 mars 2021
Chères amies, Chers amis, Vous toutes et tous, en vos grades et qualités,
L’année passée, nous devions fêter notre 125ème anniversaire et la fidélité, l’engagement, la prise de risques de ceux qui créent. C’est en effet en 1895 que fut fondé, à MONS, le Cercle d’Art Le Bon Vouloir, par quelques artistes, mécènes et enseignants éminents.
La crise sanitaire en a décidé autrement et, preuve du dynamisme du monde culturel et artistique, un salon virtuel eut lieu en 2020, à la place du traditionnel salon avec ses cimaises et ses dizaines d’artistes dont on peut voir les créations en parcourant ce lieu remarquable qu’est la grande salle des anciens abattoirs.
Au nom du comité, je fais part de notre soutien et de notre compassion envers celles et ceux que le virus a frappé, toujours injustement. Les mesures de protection ne sont pas tombées complètement. Nous n’avons pas eu la joie, le Comité et tous ceux qui ont contribué à ce que cette exposition se tienne cette année, de vous accueillir en direct, lors du traditionnel vernissage qui réunit des centaines d’amateurs d’art, les artistes exposés, et tous ceux qui viennent en amis.
Le climat actuel n’est pas que belge et gris, il est morose, et le monde culturel et associatif est bien malmené par la crise. Mais vous êtes là, par vos œuvres, et les visites de ceux que notre projet intéresse. Le Salon de 2021 est de haute tenue, et notre exigence, dont nous avons fait preuve depuis plusieurs années, en sollicitant un travail récent de haute tenue, est récompensée. Elle est à l’honneur des artistes. Qu’ils soient fiers de leurs créations.
Le niveau est en effet très bon et le visiteur ne pourra que constater le dynamisme et la vitalité de la création artistique qui est soumise à votre regard. L’accrochage est lui aussi excellent. La confrontation, les liens, les oppositions donnent à ressentir un moment de réflexion et de mise entre parenthèses de l’ambiance pénible que nous fait vivre le confinement.
La durée humaine n’appartient qu’à ceux qui pétrissent la minute, la sculpte et ne se préoccupent pas du verdict (J. Cocteau).
Le mot vitalité employé ci-dessus est aussi à mettre en relation avec la durée, la Vie.
Les 130 artistes sélectionnés cette année sont la démonstration, par leur Art, qu’ils gagnent contre la rudesse du moment. Ils nous font avancer avec eux sur un chemin parfois difficile, mais qu’il faut prendre avec optimisme. Ils sont la preuve que la création est plus forte que la mort et la dépression. Cela démontre combien le monde culturel au sens large doit être soutenu et aimé par ceux qui nous dirigent.
Aux artistes qui chaque année se dépassent, aux autorités, aux membres du Cercle, à nos soutiens, aux techniciens et membres du pôle muséal, je dis merci en mon nom, au nom du comité et de la vie, de cet élan qui fait que nous sommes bien là et que derrière les êtres vivants il y a une vérité immatérielle qui nous soutient et nous survivra.
Je pense à:
- Ville de MONS
- au Groupe GOBERT
- à Delphine Dupont, Michel De Reymaeker, Michel Jamsin, Perrine, Bruno Ferlini, qui ont assumé la scénographie et le montage, Christophe le gardien qui a accroché les étiquettes et tous ceux, sans qui nous n’aurions pas d’exposition, comme le personnel et les ouvriers du Pôle.
Je conclus en rendant hommage à Madame Paule HERLA à qui nous n’avons pas pu rendre hommage l’année passée. Les mots de Michel JAMSIN et d’Yvon VAN DYCKE, auxquels je renvoie et repris sur notre site, sont beaux et résument bien que c’était quelqu’un et un fameux personnage aux talents multiples.
Venez, appréciez, critiquez avec bienveillance, et repartez, nantis de cet élan vital et créateur qui gagne toutes les batailles.
Pierre FAVART, 14.03.2021
HOMMAGE à PAULE HERLA
Paule HERLA, par Michel Jamsin (mars 2021)
En ce temps-là, dans les années soixante…
En ce temps-là, à l’Académie des Beaux-Arts de Mons, les étudiants choisissaient deux disciplines : une pour le matin, une pour l’après-midi. Le soir tous avaient dessin et le samedi matin était consacré aux cours théoriques : histoire de l’art, anatomie et perspective.
Paule suivait le cours d’Edmond Dubrunfaut en peinture monumentale et pratiquait la sculpture avec André Hupet. C’est Gustave Camus qui gérait le cours de dessin et celui de peinture de chevalet.
C’est dans l’univers de ces trois professeurs que Paule a évolué pendant ses études. Et elle en fut imprégnée tout au long de sa vie.
Il régnait une certaine effervescence dans ce milieu d’étudiants en art, faite d’enthousiasme, de confrontations, d’affirmations et de doutes. S’y formaient ceux qui constituent l’actuelle école de Mons telle qu’elle a été décrite lors de la récente exposition au Musée des Beaux-Arts de Mons.
La Grande Paule (elle était grande) faisait partie de la « bande à Dubrunfaut », le prof et les élèves qui peignaient tous ensemble de grandes fresques aux thèmes humanistes dans les espaces de vie populaire. Paule était dans la mouvance figurative et « néo expressionniste » qui, dans des formes différentes, était née de l’enseignement de Dubrunfaut et de Camus. Elle ne fut pas membre des groupes Maka, Art cru et Polyptyque, mais elle en fut proche. Elle participait aux expositions. Elle fut du voyage de la délégation de Polyptyque au Canada lors de sa collaboration avec des artistes canadiens.
Sa sculpture qui privilégie la représentation humaine dans des matériaux de type polymère est apparentée à la véhémence expressive des membres de Maka. Il faut dire que son talent s’est créé et développé à la même époque et dans le même contexte. Elle fut un temps assistante au cours de sculpture où Christian Leroy avait succédé à André Hupet.
Paule s’est exprimée en diverses formes : en complément à sa sculpture et aux fresques du Collectif Cuesmes 68, elle participa en 1983 à la création de grandes tôles émaillées que nous allions peindre et faire cuire à l’Emaillerie belge à Molenbeek. Elle fabriquait de jolis bijoux. Dans le cadre de nos recherches théâtrales dans le groupe Carré d’Art en 69-70, elle tint un rôle dans une de mes pièces au Grand Hôtel à la rue de la Grande Triperie à Mons.
Cela participa à solidifier notre amitié qui dura jusqu’au bout.
Paule HERLA, vue par Yvon Vandycke
Une longue fille chevaline qui retient ses mots, qui ne montre pas ses chagrins, qui a une boule dans la gorge…
Une longue fille chevaline aux jointures déliées et ptérodactyle…
Une longue fille chevaline, en combinaison blanche de mécano saharien, en robe noire de tente de nomade ou de verger nocturne, toute droite en veste gabardine…
« Combien de fois meurt-on dans une vie, dit-elle, et de combien de vies meurt-on ? »…
Mémoire musquée retournée à la racine muette de toute parole.
Elle est couteau, et j’ai du sommeil pour elle, du sommeil mis en meule par jonchées de fougères paléographiques, par brassées de frondaisons archétypiques…
Elle est couteau, et j’ai du sommeil pour elle, du sommeil moissonné sous la Terre.
LE BON VOULOIR 2020
Le salon « virtuel » du Bon Vouloir 2020 partout dans le monde
Le Bon Vouloir en mode 4.0 pour fêter ses 125 ans.
Face à l’inattendu, des imaginations nouvelles émergent.
Le Bon Vouloir de cette année avait l’ambition, en exposant des artistes montois actuels, de faire écho à la vaste exposition « l’Ecole de Mons, deux siècles de vie artistique» actuellement installée au BAM,.
Les circonstances ont fait abandonner la monstration physique des œuvres.
Faisant fi des épreuves de notre temps nouveau, le Salon d’Art Le Bon Vouloir, dernier salon d’artistes de Belgique, inaugurera sa première exposition virtuelle ce dimanche 29 mars 2020 à 11 heures.
L’événement sera visible sur le site et la page Facebook du Bon Vouloir jusqu’au 16 août 2020.
Entrez dans le Salon du Bon Vouloir 2020
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Vous pouvez aussi rejoindre notre page facebook en cliquant ici
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Chers amis et amis artistes du Bon Vouloir,
En 2020, notre Salon annuel a été programmé par la Ville à partir du dimanche 29 mars 2020.
Pourquoi si tôt ? Parce que le Pôle muséal de Mons prépare une vaste exposition au BAM sur les Beaux-Arts montois de 1830 à nos jours. Deux siècles de vie artistique… Elle a ouvert ses portes le 7 mars 2020.
Notre salon du Bon Vouloir fera partie de cette grande manifestation.
Pendant 125 ans, notre Cercle d’Art, unique en son genre en Belgique, a accompagné avec constance et ouverture d’esprit la vie artistique montoise. Pour la circonstance, le 116ème Salon du Bon Vouloir présentera l’actualité des Beaux-Arts montois.
Regard sur le Salon 2019.
« Rencontre du 115ème type. »
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.Regard sur le Salon 2018.
« L’amour de l’Art et le liens entre les artistes. »
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2017 / 113ème Salon du Bon Vouloir
L’ exposition fut accessible du 19 février au 23 avril 2017. Chaque année différente, chaque année intense, chaque année une centaine d’artistes plasticiens y montrent leurs dernières créations…
La sélection du Cru 2017. Merci à Dialogue Hainaut pour le reportage.
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